Le 16 août 2009, le petit roi fait du vélo sans roulette. C'est une vraie victoire et un vrai bonheur. Voilà pratiquement 15 mois que l'on y travaille....
Plusieurs éléments ont déclenché notre volonté de travailler ce point :
- J'ai rencontré un jeune adulte autiste qui nous a raconté que, grâce à son vélo, il avait un peu d'autonomie dans ses déplacements.
- Notre
fils est épileptique et nous ne pouvons être certains qu'il aura, non
seulement les capacités, mais aussi l'autorisation de conduire un jour
un véhicule à moteur
Et puis surtout, un jour, mon
mari m'a indiqué que bientôt notre fils serait trop grand pour avoir un
vélo à sa taille sur lequel on pourrait adapter des roulettes. Cela a
été le facteur déclenchant.
Voici notre recette.
Les ingrédients :
Il nous fallait aussi de bons motivateurs. Pour cela, nous avons fonctionné avec des objectifs de ballades. Au fur et à mesure des progrès, ces objectifs ont été de plus en plus éloignés de notre domicile. | | |
1er objectif : la maison du petit prince (environ 1500 mètre de notre domicile).
Grand copain autiste de notre petit roi, il a toujours eu beaucoup de
plaisir à aller le voir. Nous nous y arrêtons encore souvent pour le
plaisir de boire un coup, de discuter un peu... Merci à A et S. | 2èmeobjectif : le chalet. Environ 2500 mètres de notre maison.
| 3ème objectif : le château d'eau. Environ 4 km de chez nous.
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Et surtout, une très forte motivation de notre fils
qui a réclamé de très nombreuses fois pour que je l'emmène faire du
vélo. Je dois reconnaître que, quelle qu'ait été ma propre motivation,
s'il ne s'était fait aussi pressant, il y a bien des fois où je ne lui
aurai pas proposé de faire du vélo (et j'aurai trouvé plein de bonnes
excuses pour me déculpabiliser!!).
Cette forte motivation de notre
fils est due à la présence, à proximité de notre maison, et sur la
route de nos promenades, d'une ferme extraordinnaire qui possède deux
magnifiques tracteurs (merci les intérêts restreints!): un massey
fergusson et un deutz fahr! Et surtout, cette exploitation est gérée
par deux agriculteurs plus que sympathiques qui emmènent très souvent
notre fils dans leurs merveilleux engins. Qu'ils en soient remerciés.
Ce petit garçon autiste qui fait du vélo, on le leur doit! Les petits plus
: Merci a deux éducatrices du SESSAD (L et M) pour leur aide et leur
soutien ; merci aussi à la psychomotricienne (MP) du SESSAD, pour ses
conseils. L'un
des principaux conseils a été de nous indiquer que "enlever les
roulettes" est la dernière des étapes ; elle ne peut avoir lieu que
lorsque tout le reste est acquis.
Les étapes :
Etape 1 : Apprendre à pédaler. Nous
n'avons pas eu besoin de travailler cette étape. En effet, notre fils
étant passionné de tracteurs, il a rapidement eu à sa disposition des
tracteurs à pédale qu'il a appris à déplacer et à manoeuvrer tout seul.
Etape 2 : En ce qui me concerne, j'ai tout d'abord travaillé avec insistance le freinage.
Pour cela, j'ai fait beaucoup de guidance physique. Notre enfant sur le
vélo, ses mains sur les freins, mes mains sur les siennes. J'avance
à ses côtés et tous les deux mètres, je dis "freine" et j'appuie sur
ses mains pour qu'il freine. On a fait cela un très grand nombre de
fois.
Puis, nous commençons nos visites au petit prince. Il est à
vélo, je suis à pied. Je l'invite très régulièrement à freiner pour
qu'il comprenne que ce geste lui permet d'arrêter le vélo ; il a en
effet, à cette époque, tendance à crier et à vouloir s'accrocher à moi,
à chaque fois qu'il a un problème.
Annecdocte
: Quelques temps après, mon mari nous accompagne (lui et moi sommes à
pied). Notre fils est sur son vélo à roulettes, il pédale un peu devant
nous. Soudain une voiture arrive, et mon mari crie "arrête",
"stop"...mais notre fils ne sait pas ce qu'il doit faire pour faire ce
que dit son père ; il a seulement appris le mot "freine"!
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Etape 3 : Puis, on a travaillé l'endurance.
Pour cela, quand il a eu une maîtrise relative du freinage, je l'ai
accompagné en étant moi aussi à vélo. Nous avons fait le plus souvent
possible ce parcours que nous avons agrandi au fur et à mesure.
Dans
un premier temps, notre fils avait des soucis dans les montées (mêmes
minimes). Il est peu sportif et avait peu de résistance. Il fallait
beaucoup l'encourager ; je verbalisais aussi beaucoup en lui disant que
ça montait, que c'était dur.... Au début, souvent il s'arrêtait; puis
peu à peu, il s'est amélioré et alors, il avait droit à de nombreuses
félicitations.
Dans un second temps, il a fait une chute dans une
descente, et alors, il a eu peur. Là encore, j'ai sorti ma batterie
d'encouragement pour le convaincre, peu à peu de descendre sans
crainte. Il a alors fallu qu'il apprenne à freiner pour ralentir le
vélo sans l'arrêter.
Au cours de cette étape qui a été très longue, on a appris à s'arrêter au croisement, et à regarder à droite et à gauche pour voir si il n'y a pas de véhicule qui arrive.
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Il a fallu aussi apprendre à rouler à droite, à regarder devant soit.
Etape 4 :
Au cours d'une de nos ballades, une roulette s'est dévissée. Je ne
pouvais pas réparer. J'ai donc proposé de rentrer à pied ; mais, notre
fils a insisté pour remonter sur son vélo. C'est ainsi qu'il est rentré
avec une seule roulette. Je me suis alors aperçue qu'il était assez
régulièrement en équilibre. Dans les jours qui ont suivis, son père a
donc enlevé la deuxième roulette. On a alors travaillé l'arrêt sans
roulette. J'ai tout d'abord baissé la selle pour que ses pieds touchent
bien par terre.
Ce
n'est pas très confortable pour pédaler mais c'est très rassurant pour
lui. Lors de la première promenade sans roulette, on s'est arrêté
frequemment. Il a fallu systématiser le fait de freiner et de mettre
immédiatement après les pieds par terre.
Il nous reste à trouver une astuce pour le demarrage ............
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Arrivés
au château d'eau, on pose les vélo, on marche jusqu'à la porte, que
l'on frappe de nos mains pour marquer notre arrivée au but. Ensuite, on
peut boire un petit coup. |
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